Eau en bouteilles plastiques à usage unique VS eau du robinet : tout comprendre
L’eau, source de vie
L’eau est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme. Notre corps est composé à 60% d’eau et notre cerveau à 85%, d’ailleurs c’est le premier organe à souffrir lors d’une déshydratation ( baisse de vigilance, fatigue, évanouissement). En effet, nous ne pouvons survivre plus de 3 jours sans boire contre 3 semaines sans manger. On comprend donc tous l’importance de s’hydrater avec une eau de qualité. On en consomme entre 1,5L et 2L par jour soit 600L par an. Mais que boit-on exactement?
Le marché de l’eau en bouteilles plastique
Ce sont les grands acteurs de l’industrie agroalimentaire ( Nestlé, Danone, Neptune…) qui détiennent les grandes marques d’eau en bouteille que vous connaissez tous tant la publicité nous a biberonné à l’idée que l’eau consommable en France devait être en bouteille. Mais ce marché est tout de même relativement jeune puisque nous parlons ici d’une ressource qui tombe du ciel et qui est par principe gratuite, que nos grands-parents consommer avant au robinet ou directement à la source.
Un produit de grande consommation au marketing agressif
Le développement du marketing des années 70/80 a positionné l’eau en bouteille comme un produit soit minceur (Contrex, votre partenaire…), soit naturel (Volvic et ses volcans), soit fontaine de jouissance ( Evian et ses bébés) bref un “produit” et c’est bien là le problème, puisqu’il faut vendre au plus grand nombre, sans se soucier de son contenant qui allait devenir problématique. La France est le premier exportateur mondial d'eaux minérales ( 3 milliards de Litres) et les français occupent la troisième place de la consommation d’eau embouteillée. La marque d’eau embouteillée que l’on consomme devient un marqueur social. les Français en consomment 135 L / personne/ an.
Fabrication et recyclage problématiques
Vous l’avez compris, pour vendre de l’eau, il faut aussi fabriquer les contenants plastique pour la transporter: 1 L d’eau en bouteille plastique demande 3 L d’eau de production. D’ailleurs, nos agro-industriels ne seraient-ils pas avant tout des fabricants de plastique? Ils puisent dans une ressource naturelle jusqu’alors renouvelable (pour combien de temps?) et gratuite qui est un bien de l’humanité.
La fabrication d’eau en bouteilles plastique est extrêmement énergivore : transport de matières premières ( malgré ce que vantent les industriels sur le plastique recyclé, il ne peut y avoir 100% de recyclé comme base, de nouvelles ressources sont nécessaires), process de fabrication, acheminement vers les points de vente par la route, trajet du dernier km. Votre eau parcourt près de 300 km avant d’atterrir sur vos tables.
Mais outre le bilan écologique de sa fabrication pose problème, c’est aussi le bilan de sa fin de vie qui n’est pas maîtrisé. Vous avez l’impression que lorsque vous mettez votre bouteille plastique dans votre bac jaune, elle va donc être recyclée. En réalité, à peine ¼ de ces bouteilles le sont, soit seulement 6 millions sur les 25 millions jetées chaque jour. Alors qu’en est-il? Lorsqu'elles ne sont pas recyclées, elles asphyxient littéralement notre planète car elles sont au mieux incinérées (libérant des toxines qui se déposent dans les sols cultivés que nous retrouvons dans notre alimentation) mais le plus souvent enfouies dans de grandes décharges à nos portes et au pire, nous les retrouvons dans nos mers et océans pour polluer cet écosystème si nécessaire à notre existence ( c’est le premier déchet qui est retrouvé sur les plages).
Source Eau de Paris
Contamination aux micro-plastiques
Il s’agit d’une autre pollution invisible mais pourtant bien présente dans de nombreuses bouteilles d’eau conditionnées dans du plastique à usage unique, des microparticules de plastique se détachent de leur contenant et migrent dans l’eau.
Des chercheurs américains ont ainsi retrouvé de minuscules particules de polypropylène, de nylon et de polytéréphtalate d'éthylène (PET) dans 93% des plus de 250 bouteilles d'eau analysées.
Le risque de transfert des particules vers les aliments est d’autant plus élevé avec la chaleur et la lumière, qui contribuent à la dégradation du plastique.
Au total, on ingère en moyenne 5 g de plastique par semaine soit l’équivalent d’une carte de crédit, le cocktail cumulatif ( eau, nourriture, environnement) ne devient-il pas explosif?
Peut-on faire confiance à l’eau du robinet ?
Alors, comment faire pour consommer une eau meilleure pour soi et la planète? Les agro-industriels ont réussi à nous faire croire que l’eau en bouteille, 2 à 300 fois plus cher en moyenne, était de meilleure qualité que celle du robinet à coup de grandes campagnes publicitaires.
L’aliment le plus contrôlé en France
Or, il faut savoir que l’eau du robinet est l’aliment le plus contrôlé en France, de façon indépendante, et que chaque consommateur peut consulter les analyses de son lieu de résidence (site à consulter solidarites-sante.gouv )
L’eau du robinet provient de sources ou de nappes phréatiques, tout comme l’eau conditionnée en bouteille plastique et fait l’objet de traitement pour répondre aux normes exigeantes de potabilité.
La France est reconnue pour son expertise en matière de gestion de l’eau.
Le French paradoxe
Nous sommes donc face à un paradoxe, la France bénéficie d’une très grande qualité d’eau du robinet, accessible partout, peu onéreuse et pourtant nous sommes le 3ème pays au monde consommateur de bouteilles d’eau en plastique. L’eau du robinet n’aurait-elle pas les mêmes effets que l’eau en bouteille? C'est-à-dire nous hydrater?
L’eau en bouteille vend avec elle le rêve d’un corps plus ferme, d’une santé éternelle ou d’une sexy attitude. Bref, elle vend du rêve qui se paye 200 fois plus cher et détruit littéralement l’environnement. Il est temps de s’émanciper du marketing de la boisson embouteillée transportée sur de longues distances. C’est encore un autre paradoxe car chaque foyer français est désormais équipé de l’eau courante donc locale et sans emballage.
La sale réputation
Alors on vous l’accorde, parfois l’eau du robinet a mauvais goût et donc par association d'idées, nous en avons convenu qu’elle n’était pas “bonne”. Ce terme a fini par s’ancrer dans nos habitudes et nous avons associé l’eau du robinet a un produit “nocif”, pas bon. Quand nos sens “ goût et odorat” ne sont plus en mesure de nous rassurer, alors la méfiance s’installe.
L’eau embouteillée apparaît alors comme la solution la plus simple à mettre en œuvre pour s’hydrater. Finalement pour quelques euros, on accède à un produit plus “sain”.
Tenter le changement
La plupart des consommateurs n’ont pas conscience des impacts environnementaux négatifs de l’usage de l’eau embouteillée et de la problématique plastique.
Le goût du chlore vous dérange ? Laisser reposer votre eau durant une heure dans une carafe comme la Carabistouille 1L ou mieux passez la au réfrigérateur.
Vous pouvez aussi utiliser du charbon actif pour filtrer votre eau ou des perles de céramiques. Si vous avez le budget, investissez dans un frigo américain et sa fontaine qui est équipée d’un filtre, vous aurez de l’eau fraîche et filtrée à disposition.
Donnez vous l’envie de boire de l’eau du robinet en faisant l’acquisition d’une belle gourde en verre pratique et saine comme nos gourdes chopette garanties à vie. Vous allez ainsi conjuguer plaisir et réelles économies. Et puis, finis la corvée au supermarché de packs de bouteilles d’eau, encombrants, lourds et qui finissent pour grever votre budget courses.
En vous équipant d’une gourde nomade, vous avez ainsi accès à de nombreux points d’eau permettant son remplissage, les organismes publiques sont tenus de mettre à disposition des fontaines rendues obligatoires par la loi anti gaspillage pour l’économie circulaire.
Pour aller plus loin sur le sujet : retrouvez le rapport du WWF “Eau de boisson, analyses comparées de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille"